Avez-vous entendu parler de Jeunesse Canada au travail?

Louise Pitre

Une des faiblesses du programme Jeunesse Canada au travail (JCT) tient au fait que pas assez de jeunes admissibles en connaissent l’existence ou sont au courant de ses avantages. Au cours des deux dernières années, l’Association des musées canadiens (AMC) a beaucoup fait pour régler ce problème. Nous avons constitué une équipe de promotions internes qui met tout en œuvre pour informer tant les employeurs que les candidats de JCT des détails des deux volets administrés par l’AMC. Comme la date limite où les employeurs peuvent poser leur candidature à un financement de JCT pour l’année d’admission 2022-2023 est passée depuis peu de temps, nous nous sommes intéressés aux jeunes candidats qui ont maintenant la possibilité de poser leur candidature pour des postes de JCT dans les secteurs muséal et patrimonial.

Le nombre d’employeurs de JCT possibles est limité par le nombre d’organisations patrimoniales canadiennes admissibles, et il est possible de toutes les déterminer et de les contacter, mais le nombre de jeunes admissibles susceptibles éventuellement de profiter du programme est beaucoup plus élevé. Actuellement, des postes de JCT sont affichés sur le tableau d’offres d’emploi de JCT de Patrimoine canadien et partout où les employeurs choisissent de les annoncer. Le gouvernement du Canada ne promeut pas activement le programme; cela est laissé aux organisations participant au programme JCT. L’Association des musées canadiens participe fièrement à JCT depuis 25 ans, période au cours de laquelle le programme s’est adapté, a changé et s’est développé. Jeunesse Canada au travail est stimulé par la demande du secteur muséal et des jeunes qui y participent. Un de nos objectifs principaux dans l’équipe de promotion de JCT est de faire en sorte que la valeur du programme soit bien connue de tous les participants.

Les critères d’admissibilité varient légèrement entre les deux volets, car l’un des deux est conçu pour les étudiants actuels, et l’autre, pour les diplômés postsecondaires, mais tout citoyen canadien ou résident permanent, ou toute personne ayant le statut de réfugié et ayant 30 ans ou moins au début du stage de travail est potentiellement admissible. Il est probable que beaucoup de ceux qui répondent à ces critères ignorent que ces postes leur sont accessibles. Nous ne pouvons joindre tous les jeunes admissibles du Canada, mais nous nous sommes efforcés de contacter les étudiants postsecondaires et les diplômés récents actuels. J’ai contacté des départements universitaires, de diverses disciplines, pour offrir des séances d’information pour leurs étudiants de premier cycle et leurs étudiants diplômés. L’AMC a également offert à la fin de mars une séance publique pour tous les jeunes intéressés, juste à temps pour la prise de décision de fin de semestre. Nous voulons ouvrir un dialogue, répondre à des questions et répondre aux préoccupations relativement au programme, de sorte que les jeunes admissibles soient parfaitement au courant des avantages du programme.

Depuis que je suis devenue agente du programme JCT il y a un peu moins de trois ans, le programme a été adapté pour répondre aux besoins des participants. Par exemple, les postes de Jeunesse Canada au travail dans les établissements du patrimoine peuvent être offerts à n’importe quel moment de l’année, et pas seulement l’été : on peut offrir un travail à temps partiel dans le cadre des deux volets, Établissements du patrimoine (EP) et Carrière vouée au patrimoine (CVP) (mais le plein temps demeure préférable); l’obligation d’avoir obtenu un diplôme au cours des 24 derniers mois pour pouvoir participer au programme de stages a été éliminée, tout comme la restriction relative à la répétition de stages. Parmi les autres avantages figurent la possibilité de rembourser les frais de déplacement lorsqu’un étudiant ou un stagiaire doit parcourir plus de 125 km pour aller travailler, et le financement partiel de tout logement qu’un employeur doit prévoir pour que tous aient accès à des emplois. En outre, en tant qu’équipe, les agents du programme JCT de l’AMC essaieront toujours de répondre autant que possible aux besoins d’un jeune participant ou d’une organisation de jeunes, afin que le programme procure le plus d’avantages possible. Nous considérons que JCT est davantage qu’un simple programme de financement; nous tentons de faire en sorte que nos jeunes participants aient une expérience valable leur permettant d’acquérir des compétences, et les aidant à accéder à une carrière au sein du secteur patrimonial ou en dehors.

Nous avons essayé d’élargir la portée du programme et d’y donner accès à ceux qui n’ont peut-être pas envisagé un avenir en tant que professionnel de musée. Nous voulons reconnaître l’étendue des compétences pertinentes pour le travail dans un musée. Nos stagiaires du volet CVP et nos étudiants du volet EP de Jeunesse Canada au travail viennent de tous les horizons universitaires — éducation, communications, graphisme, STIM, histoire, français, et études autochtones, entre autres. Tous apportent des compétences pertinentes pour le travail dans un musée ou un établissement patrimonial. Par exemple, Kihan Yoon-Henderson, stagiaire du volet CVP en 2021-2022 au Centre d’histoire naturelle de l’île de Hornby, en Colombie-Britannique, a obtenu un diplôme d’un programme de géographie. J’ai parlé récemment avec son superviseur, qui n’avait que des commentaires élogieux sur la contribution de Kihan au Centre. Susan Hoppenfeld a dit ce qui suit à propos de la stagiaire JCT-CVP du Centre : « Kihan continue de proposer des idées sur la façon dont nous pourrions envisager de commencer à décoloniser le Centre et sur ce que bâtir des relations avec des communautés autochtones signifie. Sa capacité à concrétiser ces idées de façon visible et à les manifester tant dans la mise en page que dans le texte de notre nouvelle exposition est absolument remarquable. » Les stagiaires du volet Carrière vouée au patrimoine de JCT et les étudiants du volet Établissements du patrimoine venus de tous les horizons apportent beaucoup à leur travail et s’avèrent jouer un rôle très positif pour les organisations où ils travaillent. Un des slogans de notre actuelle campagne de promotion est « Imaginez-vous ici », parce que nous voulons encourager ceux qui ne se considèrent peut-être pas comme des « professionnels des musées » à envisager de faire profiter le secteur patrimonial de leurs points de vue et de leurs compétences.

En tant qu’agente du programme JCT, j’ai entendu nombre d’employeurs se plaindre qu’ils avaient trop peu de candidats pour leurs postes, et demander d’annuler ou de reporter la date de début des emplois offerts — pour les jeunes participants, ceci entraîne une perte de revenu, et pour le musée, cela réduit la possibilité que le projet soit réalisé. Nous entendons souvent dire que la période de travail est, au mieux, trop brève, et donc abréger une période de travail parce qu’il est difficile de trouver des candidats est malheureux mais évitable. Nous voulons encourager autant de jeunes admissibles que possible à visiter le site web de JCT, à créer un profil et à parcourir les emplois disponibles. Même si vous n’avez pas l’intention de faire carrière dans les musées, vous pourriez trouver un poste gratifiant qui pourrait vous faire envisager de faire du travail dans un musée votre profession. Quoi qu’il en soit, des compétences muséales peuvent être utilisées dans le monde du travail à l’extérieur des musées. Les musées font partie intégrante de nos collectivités. Le travail qu’on y accomplit est pertinent hors des murs du musée. M

Louise Pitre est une agente du programme Jeunesse Canada au travail avec le volet Carrière vouée au patrimoine, et agente de liaison des communications JCT pour l’Association des musées canadiens.

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