En toute franchise : une année à l’AMC

Heather George

Heather George

Il est difficile d’imaginer qu’une année s’est déjà écoulée depuis la dernière Assemblée générale annuelle de l’AMC. Revenant sur cette année, je suis fière de ce que nous avons accompli et consciente de tout le travail qu’il nous reste à faire.

Peu de temps après mon arrivée au conseil d’administration, nous nous sommes engagés envers nos membres à rechercher publiquement un nouveau directeur général. Nous nous sommes rapidement rendu compte que nous ne pourrions pas procéder tout de suite, car il y avait beaucoup d’instabilité au sein de l’organisation. Massimo Bergamini, plus tard secondé par Ken Blonski, a travaillé avec diligence avec le personnel pour stabiliser les finances de l’AMC, déterminer les besoins des membres et renouer les liens avec nos partenaires du secteur et du gouvernement.

En septembre, nous avons organisé une séance de visualisation d’avenir pour le conseil d’administration à Ottawa, animée par Melissa Hammell, de Pine Gum Studios. Nous appuyant sur les commentaires de notre sondage auprès des membres, et sur un rapport du séminaire pour le personnel qui a eu lieu en juin, nous avons axé nos discussions sur l’importance de notre rôle dans la promotion, le réseautage et le renforcement des capacités des petits musées. De plus, nous avons déterminé des objectifs stratégiques que l’organisation devrait examiner lors de l’élaboration d’un plan stratégique, lesquels objectifs se répartissaient globalement entre trois domaines, une organisation saine, un secteur sain et un futur sain.

Ce même mois, nous avons publié le rapport Portés à l’action, ce qui aurait été impossible sans le soutien financier du ministère du Patrimoine canadien et les nombreuses contributions faites par des membres du Conseil de la réconciliation, des professionnels de musées autochtones et des alliés. Ce travail a été coordonné par l’exceptionnel personnel de l’AMC, et je tiens à souligner tout particulièrement le travail des membres du personnel anciens et actuels de l’AMC, Jameson Brant, SM Leduc, Brenda Fillion, Rebecca MacKenzie et Stephanie Danyluk, qui ont rendu possibles des recherches et des conversations importantes, et à les en remercier. Le rapport a été rédigé en réponse à l’appel à l’action no 67 de la Commission de vérité et réconciliation. L’intérêt et l’enthousiasme manifestés envers le rapport, comme l’a démontré la participation à notre dernier Congrès portant le même nom, montre bien l’importance accordée par nos membres à ce travail. Il faudra du temps pour mettre en œuvre les 10 recommandations et les 30 nouvelles normes dans l’ensemble du secteur, mais nous espérons que le rapport guidera les peuples autochtones et non autochtones sur la voie de la vérité, puis de la réconciliation.

La célébration de cette réussite a eu un goût doux-amer car beaucoup d’entre nous avons été témoins du départ d’employés PANDC et LGBTQ2+ occupant des postes de conservation et de gestion dans le secteur, certains par choix, d’autres pour cause de réorganisation ou suite à une mise à pied. L’année passée nous a clairement rappelé que changer les visages autour de la table n’apportera guère de changements au sein du secteur si nous ne fournissons pas le soutien, la formation, le mentorat et l’orientation politique nécessaires pour qu’il devienne un endroit où le personnel PANDC et LGBTQ2+ se sente respecté, valorisé et en sécurité.

Élaboré par Dnyanesh Kamat, gestionnaire principal , Politiques et recherche à l’AMC, notre tout premier sondage sur la diversité au travail nous a permis de recueillir des données statistiques pour nous aider à déterminer les pratiques prometteuses au sein du secteur, ainsi que les problèmes et les défis auxquels les personnes et les organisations sont confrontés dans la lutte contre le racisme, les préjugés et les inégalités. Ce sondage de référence constitue un point de départ pour mesurer les changements apportés dans l’ensemble du secteur, et nous remercions tous ceux qui ont participé à cette importante étude.

Je crois qu’au fond les musées sont des endroits où partager des expériences et des histoires, à la fois inspirantes et stimulantes. Alors que l’AMC continue de jouer un rôle important dans la défense des intérêts du secteur auprès du gouvernement fédéral, le personnel et le conseil d’administration ont tous deux mis en lumière le rôle important que les musées peuvent jouer — lorsqu’ils disposent des ressources adéquates, sont reliés à la communauté et capables d’évoluer — dans l’édification d’une société plus équitable et plus juste. Nous communiquons régulièrement avec le ministère du Patrimoine canadien et lui faisons part de nos commentaires, nous faisons régulièrement des réunions avec les associations des musées territoriaux et provinciaux et nous avons participé à davantage de rencontres et de conférences sectorielles.

Le personnel et les membres du conseil d’administration de l’AMC ont mis l’accent sur la nécessité de donner l’exemple dans notre travail. Nous sommes conscients qu’il nous faut nous livrer à une autoréflexion en plus de réfléchir sur notre organisation et notre secteur. Nous exigeons de notre organisation la même norme que pour l’ensemble du secteur, et bien que cela puisse donner lieu à des discussions animées autour de la table du conseil d’administration — et dans les médias sociaux — nous croyons avoir réussi à nous rendre plus accessibles et accueillants pour nos membres que cela n’a été le cas depuis des années à l’AMC. Le succès du Congrès de cette année et la participation de nombreux membres de l’AMC à divers comités n’est qu’un début.

Je m’en voudrais de ne pas également mentionner le travail remarquable des gestionnaires de Jeunesse Canada au travail, Mark Poirier et Nathan Hasselstrom, et de leur personnel intrépide, qui ont continué à soutenir nos membres dans le cadre de cet important programme que nous administrons pour le compte du ministère du Patrimoine canadien.

L’un des rôles les plus importants que joue le conseil d’administration de toute organisation sans but lucratif est la gouvernance de cette organisation, y compris l’examen des politiques. Cette année, avec l’aide du personnel, et notamment de Cora Jenshaw, gestionnaire de l’Adhésion, nous avons commencé à réviser les règlements et les catégories de membres qui seront diffusés et mis en œuvre au cours des prochains mois.

Nous avons également enfin été en mesure de nous mettre à la recherche, tel d’indiqué plus haut, d’un nouveau directeur général pour l’AMC, et ceux d’entre vous qui avez assisté à notre Congrès en mars, ou lu les mises à jour récentes, ou même qui avez seulement consulté la table des matières de ce numéro de Muse, savez que notre recherche a été couronnée de succès. Janis Monture a été choisie, à l’unanimité, par le comité d’embauche, notamment grâce à son expérience sectorielle et de leadership, alliée à une vision forte pour l’avenir de l’AMC. Nous remercions Melissa Sumnauth pour son leadership et ses conseils exceptionnels, et l’ensemble de l’équipe de BIPOC Executive Search Firm, qui nous a guidés et a rendu possible cette recherche à l’échelle du pays.

Nous avons encore beaucoup de travail à faire en tant qu’organisation. Nos membres nous ont demandé d’aborder le rôle des musées dans la lutte contre les changements climatiques, d’encourager les professionnels émergents des musées, de soutenir le mentorat pour les professionnels en milieu de carrière, et d’attirer l’attention sur l’épuisement professionnel qui touche beaucoup de personnes travaillant dans les musées.

Je déborde de reconnaissance pour l’expérience de solidarité, de collégialité et d’engagement que j’ai vécue pendant cette année en tant que présidente de l’AMC, un rôle que je n’aurais jamais pensé jouer. Je suis convaincue que nous avons tous la capacité d’être des acteurs de changement et des chefs de file si nous dépassons nos expériences personnelles, nos propres petits domaines et notre propre confort afin de développer un secteur plus juste, plus inclusif et plus représentatif. Comme toujours, je suis pleine d’espoir, d’amour et d’un optimisme inaltérable envers la capacité des musées d’être des lieux de développement communautaire, de narration et d’autodétermination. M

Heather George est la présidente de l'Association des musées canadiens.

Publicité