Le directeur exécutif et PDG Massimo Bergamini, discutant avec le personnel pendant la retraite dans la nouvelle salle de réunion. De gauche à droite : Massimo Bergamini, Dnyanesh Kamat, Rebecca MacKenzie, Nathan Sells, Louise Pitre et Stephanie Danyluk.

Un message du directeur général

Wear Sunscreen

Massimo Bergamini

Ceci est ma dernière chronique pour Muse. Avant de m’asseoir pour l’écrire, je me disais que ce serait une bonne occasion de réfléchir à mon mandat de directeur général et PDG (intérimaire), et peut-être de de donner quelques conseils à mon successeur et à tous ceux qui pourraient être tentés de la lire.

Après-tout, me suis-je dit, la dernière année a été riche en leçons – tant personnelles que professionnelles – d’où tirer des conseils.

J’ai rapidement rempli une page de mon carnet avec quelques bijoux comme :

  • Concentrez-vous sur la vue d’ensemble. Votre premier objectif doit être d’assurer la survie de l’AMC – le secteur des musées a besoin d’une voix forte, représentative et pancanadienne. Tout le reste va indiscutablement suivre.
  • L’AMC n’est pas financièrement viable. Élaborez un plan budgétaire et de fonctionnement stratégique et pluriannuel permettant d’augmenter les recettes et la capacité, et permettant à l’organisation d’atteindre l’équilibre financier. (Voir le premier objectif.)
  • Investissez temps et énergie pour comprendre comment fonctionne le gouvernement, comment et pourquoi les décisions sont prises, et ce qui fait de bonnes et de mauvaises politiques publiques. Offrir au gouvernement de rédiger sa nouvelle politique nationale des musées n’est pas la bonne façon de faire.
  • Respect, respect, respect. Respectez vos collègues, respectez vos membres, respectez vos partenaires, mais avant tout respectez vos employés – ce sont eux qui font le travail nécessaire pour atteindre le premier objectif. »

Alors que j’ouvrais mon MacBook Air, je me suis souvenu une chronique rédigée en 1997 dans le Chicago Tribune par Mary Schmich, récipiendaire du prix Pulitzer – mon esprit vagabonde comme ça parfois – et j’ai décidé de la chercher sur Google en premier.

La chronique s’intitulait Advice, Like Youth is Probably Just Wasted on The Young, (Les conseils, comme la jeunesse, sont probablement gaspillés sur les jeunes) et était présentée comme un discours de remise de diplôme que l’auteure aurait donné si on le lui avait demandé. Si vous ne connaissez pas la chronique de Mary Schmich mais que vous étiez là au tournant du siècle – de ce siècle – vous avez probablement entendu la chanson spoken word à succès qu’elle a inspirée : Everybody’s Free (To Wear Sunscreen) [Tout le monde a le droit (de porter un écran solaire)]. Pardon pour la chanson-velcro.

Bien que la chronique abonde en bons conseils comme « conservez vos vieilles lettres d’amour, jetez vos anciens relevés de banque », « étirez-vous » et « dansez, même si vous n’avez pas d’autre endroit pour le faire que votre salon », c’est la mise en garde de l’auteure concernant le fait de donner des conseils qui m’a donné à réfléchir.

« Les conseils sont une forme de nostalgie, écrivait-elle. Les prodiguer est une façon d’extraire le passé des oubliettes, de le dépoussiérer, d’en repeindre les parties laides et de le recycler pour qu’il ait l’air plus reluisant qu’il n’est en réalité ».

Je ne voulais certainement pas que ma dernière chronique soit une collection de conseils recyclés ou de rêvasseries nostalgiques sur le temps que j’ai passé à l’AMC. Après tout, le passé est ce qu’il est et en ce qui concerne l’avenir, pour citer Doris Day, que sera, sera.

De toute façon, qui oserait contester les dires d’une lauréate du prix Pulitzer dont la chronique a donné naissance à un simple à succès sur Billboard ET à une légende urbaine sur un discours de remise de diplômes que Kurt Vonnegut n’a jamais prononcé?

Pas moi.

Alors, promotion de 2022, je vous donne un seul mais judicieux conseil :

Portez un écran solaire.

M

Quelques mots pour terminer

Alors que je me prépare à quitter l’AMC, je tiens à souligner à quel point ce fut un honneur de diriger le personnel de l’organisation à ce moment charnière de son histoire, et je tiens à remercier le conseil d’administration pour sa confiance et son soutien au cours de la dernière année et demie (presque).

Je souhaite également saluer le travail et l’engagement professionnel exceptionnels du personnel de l’AMC. J’ai eu le privilège d’être au premier rang, d’où je pouvais voir chaque jour à quel point ils créaient de la valeur pour les membres, l’ensemble de la communauté muséale et les Canadiens. J’ai été témoin de leur ardeur au travail et de leur engagement envers leurs collègues et l’organisation dans les jours particulièrement difficiles de l’année passée, alors que les contraintes financières ont obligé nombre d’entre eux à faire le travail de deux employés ou davantage.

Et finalement, je remercie tous ceux qui m’ont contacté pour me donner des conseils et m’apporter leur soutien, ou pour partager leurs expériences et leurs points de vue sur la place et le rôle des musées dans la société canadienne. Grâce à vous, cela a été une expérience d’apprentissage didactique inoubliable.

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