Adieu au 280, rue Metcalfe

Peter Simpson

Alors que l’Association des musées canadiens (AMC) se prépare à déménager dans de nouveaux locaux sur la rue Albert à Ottawa, John McAvity se souvient d’un déménagement encore plus ancien.

M. McAvity, qui a été directeur général de l’AMC pendant 38 ans avant de prendre sa retraite, se souvient de sa première journée dans les locaux de l’association, qui en 1981 se trouvaient sur la rue Cooper. Même si son nouvel appartement était littéralement situé à quelques pas, également sur la rue Cooper, il trouvait les locaux trop petits.

« Je n’aimais vraiment pas cette situation, alors j’ai trouvé plus d’espace au 280, rue Metcalfe », dit-il, par téléphone, depuis son domicile de Rothesay, au Nouveau-Brunswick. L’édifice appartenait au Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP).

« Je me souviens avoir négocié le bail avec Jean-Claude Parrot, qui était le chef du syndicat des postes, et j’ai obtenu un très bon prix », se souvient McAvity, encore fier de ce bon coup. « Il ne connaissait pas la différence entre un bail brut et un bail net, et nous avons fini par obtenir un bail brut — c’est-à-dire à un prix fixe sans frais supplémentaires pour les taxes ou des choses du genre. Quand il s’en est rendu compte environ un an plus tard, je peux vous dire qu’il était très fâché. Mais il a quand même respecté le contrat de location. »

Ce déménagement sur la rue Metcalfe — tout comme le déménagement précédent des premiers locaux de l’association sur la rue Sparks — a été une expérience transformatrice, tout comme le dernier déménagement. Le déménagement actuel au 130, rue Albert n’est qu’un aspect, quoique le plus visible, de l’association qui évolue avec son temps.

Massimo Bergamini, directeur général et PDG de l’AMC, a déclaré que les membres de l’AMC avaient clairement indiqué, lors de l’assemblée générale annuelle l’an dernier, qu’ils souhaitaient que l’organisme modernise ses activités et sa culture afin de mieux représenter le secteur.

« La réorganisation du lieu de travail, qui consiste à délaisser le travail de bureau traditionnel pour créer un environnement qui reflète une culture fondée sur la créativité, la collaboration et la synergie n’est qu’une partie de ce que nous faisons », explique M. Bergamini. « Cette étape témoigne des changements de paradigme que nous vivons actuellement comme secteur et comme société. »

À l’instar des membres de l’AMC, les employés ont également clairement indiqué qu’ils étaient prêts à procéder à un changement et, comme le bail des anciens locaux expirait à la fin de l’an dernier, ils ont vu l’opportunité d’effectuer un changement de cap décisif.

« Les membres ont exprimé le désir de voir un changement, nos employés aussi », a indiqué M. Bergamini. « Près de 90 % des employés ont déclaré qu’ils préféraient de loin travailler à distance et qu’ils ne souhaitaient pas revenir aux anciennes méthodes. »

Le nouveau local sera moins de la moitié de la taille de celui de la rue Metcalfe et il conviendra mieux comme espace de travail moderne — plus éclairé, plus ouvert et entièrement équipé de bureaux sur réservation et d’espaces de réunion collaboratifs pour les employés de l’ACM qui travaillent à distance, mais qui ont parfois besoin (ou simplement envie) de se réunir dans l’espace commun.

Beaucoup de souvenirs heureux resteront dans l’ancien local, souligne M. McAvity.

« Nous nous sommes beaucoup amusés au début, et c’était important. J’ai dit aux employés : «amusons-nous et ne soyons pas trop sérieux.» Nous étions totalement dévoués à ce que nous faisions. »

Il se souvient d’anecdotes comme le jour où une « mécène des arts extrêmement riche » est arrivée une heure en avance pour une réunion « alors que j’étais probablement au YMCA. Quand je suis entré, elle était là à m’attendre ! » Heureusement, sa secrétaire avait apaisé l’invitée prématurée.

Le STTP a fini par vendre l’immeuble au propriétaire de Colonnade Pizza — réputé depuis des années pour offrir la meilleure pizza à Ottawa — et de nombreuses pizzas gratuites ont été envoyées aux locaux de l’AMC au fil des ans. « Bien sûr, nous mangions là souvent. Presque tous ceux qui venaient pour une réunion voulaient descendre à la pizzeria. »

Malgré tous ces souvenirs, M. McAvity comprend le besoin d’un changement. « Je peux comprendre leur volonté de déménager dans un espace plus petit et plus souple », dit-il.

Selon M. Bergamini, cette décision est la première étape d’une « transition dans la culture de l’organisme. Parfois, les planètes s’alignent parfaitement », dit-il. « Dans notre cas, la fin de notre bail nous a donné l’occasion de franchir une étape concrète et physique dans la modernisation de l’AMC. » M

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