Prix Shirley-L.-Thomson pour les jeunes conservateurs

Ce prix est décerné à un musée canadien ou à une galerie d’art afin d’offrir des stages aux jeunes diplômés qui améliorent les expériences d’apprentissage pour les carrières de conservateur dans les arts visuels.

Jeune conservateur de Halifax, stage en conservation pour les Noirs, les Autochtones et les autres personnes de couleur à la Galerie d’art de l’Université Mount Saint Vincent, avec l’appui de la Galerie d’art Dalhousie et de la Galerie d’art de l’Université St. Mary’s

Le nouveau stage en conservation dans trois universités à Halifax a été conçu pour former les stagiaires à des défis familiers, mais il s’est heurté à un obstacle sans précédent : la fermeture des galeries en réponse à la pandémie de COVID-19.

La première année du stage d’un an pour les jeunes conservateurs noirs, autochtones ou de couleur a commencé plus tard que prévu à cause du confinement aux fins de santé publique, mais la première candidate — Liuba González de Armas — se trouve actuellement à Halifax et travaille sur des projets à la Galerie d’art de l’Université Mount Saint Vincent, à la Galerie d’art de l’Université St. Mary’s et à la Galerie d’art de l’Université Dalhousie.

« La pandémie offre, en quelque sorte, un avantage, car les stagiaires auront vécu le plus grand défi auquel nous avons été confrontés collectivement, constate Laura Ritchie, directrice de la galerie de Mount Saint Vincent. Tout le monde en ce moment doit apprendre à gérer un musée et à mobiliser la communauté en ligne, n’est-ce pas? C’est ce que nous faisons tous. Donc les stagiaires sont amenés à travailler sur ces programmes complexes avec nous. »

Le programme est d’abord conçu pour améliorer les occasions offertes aux jeunes diplômés en art appartenant à des groupes qui ont été historiquement privés de possibilités.

« Souvent, les points d’entrée que nous créons sont accessibles aux personnes déjà privilégiées, déclare Mme Ritchie. Ce stage, nous l’espérons, permettra à des personnes noires, autochtones ou de couleur d’accéder à des débouchés en conservation au sein d’établissements, et par la suite à des postes de gestion et de direction artistique. »

Liuba González de Armas, jeune conservatrice de Halifax.

Liuba González de Armas, résidente montréalaise d’origine cubaine, est titulaire d’une maîtrise en histoire de l’art de l’Université McGill. Liuba s’est intéressée au rôle de Halifax dans l’immigration en tant que port transatlantique, ainsi qu’aux pratiques entourant la gravure et le militantisme dans la ville. Liuba travaille sur des projets pour les trois galeries, y compris une exposition d’art contemporain sur le thème « rester à la maison en temps de crise » pour Mount Saint Vincent.

Laura Ritchie explique que « toute expérience est bonne si elle est réalisée dans un contexte sûr et sain », mais les stages étant habituellement conçus en fonction des besoins de l’établissement, les stagiaires peuvent manquer « l’occasion d’exercer leur autonomie ou leur initiative ». Les stagiaires peuvent travailler sur d’excellents projets « mais ils risquent de ne pas avoir l’occasion de partir d’une idée et de la mener à bonne fin; et je crois que nous devons aider les jeunes professionnels des musées à pouvoir réaliser ce type d’activité ».

Mme Ritchie affirme qu’en collaborant avec d’autres galeries d’art, « nous pourrions cibler plus finement le travail et multiplier les occasions de s’exercer à ce travail ». La collaboration « offre aux stagiaires en conservation l’occasion de mettre en pratique les techniques de conservation et de s’engager auprès de plusieurs mentors, pour ne pas se limiter à une perspective ».

Ce modèle pour les petites galeries leur montre comment mettre en commun leurs ressources pour répondre à leurs propres besoins tout en offrant la meilleure expérience éducative possible aux stagiaires.