Établir une bonne stratégie de supervision avec Jeunesse Canada au travail

Louise Pitre

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Le programme Jeunesse Canada au travail en ce qui concerne le patrimoine attend en général de ceux qui supervisent ses stagiaires et ses étudiants qu’ils apportent une expérience de travail positive et créent un environnement favorable au développement des compétences.

Jeunesse Canada au travail (JCT) en ce qui concerne le patrimoine est offert en deux volets distincts, qui procurent des opportunités de travail à court terme aux citoyens canadiens, aux résidents permanents, ou ceux qui ont le statut de réfugié au Canada et qui ont de 30 ans et moins. Pour le volet Jeunesse Canada au travail pour une carrière vouée au patrimoine (JCT-CVP), un plan de supervision solidement élaboré est fondamental pour ses objectifs. JCT-CVP est le plus long des deux volets, d’une durée de quatre à douze mois, par rapport aux 6 à 16 semaines du volet JCT dans les établissements du patrimoine (ÉP). La durée plus longue de JCT-CVP est prévue pour les diplômés postsecondaires qui pourraient occuper leur poste avec un ensemble de compétences de base et une certaine expérience du secteur patrimonial. Les deux volets visent à développer les compétences correspondant au secteur muséal, mais CVP est particulièrement conçu pour fournir à ses stagiaires des compétences et des ressources en perfectionnement professionnel pour faciliter leur transition vers un emploi à temps plein dans le secteur du patrimoine. On observe un taux de réussite élevé chez les stagiaires de JCT-CVP trouvant des postes à temps plein à la suite de leur période de travail. Faire en sorte que les stagiaires bénéficient du soutien d’une supervision compétente et attentionnée figure ainsi parmi les principaux objectifs du volet CVP.

Quelques caractéristiques intégrées dans la manière dont les deux volets sont administrés illustrent cette différence d’accent. Lorsqu’un employeur soumet une demande de financement pour un stage CVP sur le site Web de Jeunesse Canada au travail, on lui demande de réfléchir aux ressources qu’il va consacrer au stage en sus du salaire. Dans leur demande de stage, les candidats doivent envisager les coûts et la valeur du temps qu’ils consacreront à l’orientation, la supervision, le breffage, le débreffage et le soutien à la recherche d’emploi pour leur stagiaire. Ce sont tous des indicateurs démontrant que le candidat est conscient qu’offrir des possibilités de perfectionnement professionnel aux stagiaires fait partie de son rôle.

Le processus de candidature pour les deux volets de Jeunesse Canada au travail exige un plan de supervision, et nous voulons faire en sorte que la supervision tant des étudiants que des stagiaires ne soit pas qu’une pensée après coup. Lorsque les employeurs soumettent une demande de financement pour un poste de JCT-CVP, on leur demande de décrire l’orientation et l’encadrement qu’ils prévoient de fournir, et de préciser les occasions qu’aura le stagiaire de développer des contacts professionnels au moyen de possibilités de réseautage. En outre, les candidats doivent fournir un plan indiquant comment ils aideront le stagiaire à faire la transition vers le marché du travail, en indiquant les programmes d’emploi et les services de recherche de travail qu’ils peuvent offrir comme ressources à leur stagiaire. On demande à nos évaluateurs pairs d’évaluer les demandes sur la base, en partie, de la solidité de leur plan d’action pour soutenir la transition du stagiaire vers le marché du travail.

On s’attend particulièrement à ce que les superviseurs de JCT-CVP préparent leurs stagiaires à une transition plus harmonieuse vers le marché du travail. Ces attentes sont exprimées par des mesures supplémentaires de soutien administratif. Au début du stage, nous demandons que le stagiaire rencontre son superviseur pour déterminer et noter les compétences qu’il aimerait acquérir au cours de la période de travail. Les compétences choisies figurent dans un Plan de développement des compétences (PDC), qui est fourni par JCT. C’est également dans le PDC que superviseurs et stagiaires associent les compétences choisies à des tâches du plan de travail qui, selon eux, contribueront à développer ces compétences. Nous fournissons également aux superviseurs et aux stagiaires une liste de compétences non techniques (notamment : solution de problèmes, travail en équipe ou gestion du temps); toutefois, le stagiaire et le superviseur peuvent déterminer eux-mêmes les compétences spécifiques qui intéressent le premier ou pourraient concerner davantage ses objectifs de carrière. Enfin, une fois la période de travail du stagiaire terminée, nous demandons aux superviseurs comme aux stagiaires de rédiger un compte rendu décrivant les manières dont les superviseurs ont soutenu la transition du stagiaire vers le marché du travail, compétences que le stagiaire a développées au cours de la période de travail, ainsi qu’une description plus générale du stage. Non seulement ces mesures administratives supplémentaires garantissent-elles que l’amélioration des compétences soit un élément capital du travail d’un stagiaire pendant son stage, elles constituent également des outils permettant au superviseur de prendre en compte les intérêts professionnels du stagiaire.

Certaines de nos réussites les plus remarquables sont dues à des stages bien encadrés comme ceux-ci. Dans son compte rendu de stage, Kirby Ross, une récente stagiaire de CVP au Memory Lane Heritage Village de Nouvelle-Écosse, a reconnu que le soutien et les conseils de son superviseur dans le cadre de CVP l’ont aidée à se trouver un emploi après son stage. Elle a mentionné particulièrement qu’elle avait posé sa candidature à cet emploi après son stage « à cause des encouragements qu’elle avait reçus de la directrice de Memory Lane, et des progrès qu’elle lui avait permis de faire au cours de son stage ». À notre grande satisfaction, les commentaires suivants de Ross démontrent l’importance que peut avoir une expérience de mentorat positive. « Travailler à Memory Lane m’a incitée à faire carrière dans des petits musées et des musées communautaires, et à continuer à travailler dans une profession où beaucoup de gens se font dire qu’ “il n’y a pas d’emplois”. » Le travail effectué par Kirby pendant son stage a contribué au réaménagement du magasin général Hosking, un des bâtiments de Memory Lane, et son rôle a non seulement profité à Memory Lane et à Kirby elle-même, mais elle a également pu utiliser les compétences développées là-bas dans son poste subséquent.

De même, Abby Vadeboncoeur, une autre stagiaire de CVP au Western Development Museum d’Alberta de 2022 à 2023, a indiqué : « Cette expérience a été précieuse pour mon avancement professionnel. D’avoir pu développer un aussi vaste éventail de compétences complète mes études par de l’expérience, et me rendra plus compétitive pour obtenir des emplois dans le secteur de la conservation et des collections. Cela m’a également poussée à poursuivre ultérieurement mes études dans le domaine de la conservation et de la gestion des ressources culturelles. » Ces comptes rendus confirment que des stages bien encadrés sont susceptibles d’avoir un impact sur l’avancement professionnel. L’offre d’un encadrement de qualité et l’acceptation du rôle de mentor peuvent faire beaucoup pour éveiller l’intérêt et la passion d’une personne, l’incitant à apporter sa contribution au secteur du patrimoine.

La supervision, c’est bien davantage que fournir des directives et superviser l’avancement d’un projet. Que ce soit dans le cadre d’un stage de Jeunesse Canada au travail, ou autre chose, un bon encadrement implique un mentorat et une capacité d’adaptation basée sur une bonne connaissance des intérêts, des objectifs, des forces et des faiblesses du stagiaire. En étant attentif à l’avancement professionnel des stagiaires, les superviseurs de Jeunesse Canada au travail profitent non seulement à leur propre organisation et à ses employés, mais à l’ensemble du secteur du patrimoine.

Louise Pitre est agente de programme pour Jeunesse Canada au travail pour une carrière vouée au patrimoine et agente de liaison des communications JCT avec l’Association des musées canadiens.

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